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Le tarot de Viéville : un tarot ésotérique

L’action est au cœur de notre destinée. Quelle décision prendre ? Que faut-il faire face à une situation donnée ? Quelles seront les conséquences de nos actions ? Entre conscient et inconscient, quel est la véritable nature et influence de notre état psychologique pour faire face à ce questionnement ?

Voilà des interrogations qui sont au cœur de notre vie.

Le tarot est un support de divination merveilleux pour aider le genre humain à comprendre la nature des actions qu’il doit entreprendre. Mais jusqu’où le tarot peut-il nous mener dans ces vastes investigations. Peut-il nous amener au delà ? Quel savoir contient-il vraiment ? Peut-on encore reconstituer le puzzle aujourd’hui ?

Voilà quelques-unes des interrogations qui sont au cœur du chercheur.

 

Tâtonnant dans l’obscurité à la lumière vacillante de sa chandelle, le pèlerin voit la lueur qui émane encore du tarot et, stimulé autant par sa curiosité que par son intuition, il médite sur ses mystérieux arcanes. Certains lui parlent, d’autres restent obstinément obscurs, comme si chacun à son tour se voilait et se dévoilait. Mais dorénavant, à force de scruter ces étranges images, son cœur, qui le lui chuchotait au début, le lui dit de maintenant de plus en plus clairement : il y a là la matière de la Pierre Philosophale.

Elle est là, et qui saura chercher la trouvera.

Ainsi, de divinatoire, le tarot devient ésotérique.

Livre de la sainte Trinité, BSB Cgm 598

Le tarot de Viéville : un tarot énergétique

Dans la conscience de l’homme la musique du tarot s’inscrit en images.

De rouge et de noir, de gauche et de droite, de conscience et d’inconscience, le tarot est le miroir de l’âme humaine.

Détail par détail, note par note, la symphonie picaresque du tarot s’écrit au plus profond de l’être.

Comme des fulgurances de lumières, la vérité de l’image suit son chemin dans les méandres sinueux du mental.

Et c’est par des révélations colorées que s’imprime le message initiatique.

De l’origine cosmique de l’As de denier au rythme “androgynaire” du XXI c’est tout un monde qui défile sous nos yeux : vaste, complexe, violent souvent, fait de grandeur et de bassesse ; et comme une carta mundi, le tarot nous indique les écueils et les havres de paix.

Le Livre de la Sainte Trinité, Hermaphrodite luciférien, BSB Cgm 598

Les particularités du tarot de Viéville

Les exégètes du tarot ont l’habitude de dire que le tarot de Viéville est atypique.

Comparativement au tarot de Marseille auquel est habitué le plus grand nombre, cela semble vrai. Cependant, il serait sans doute plus exact de dire qu’il possède des particularités qui en font sa grande originalité.

Une de ces particularité la plus frappante est l’absence de nom sur les arcanes majeurs (et aussi sur les arcanes mineurs). On retrouve les noms de ces arcanes majeurs intégrés dans de curieux petits textes ; à l’As de denier et au Deux de coupe.

 

Une de ses particularités les plus étonnantes est que les arcanes majeurs ne sont pas nommées. Les noms se devinent sur deux cartes, l’As de denier et le Deux de coupe.

     

Cette originalité présente deux grands avantages.

Premièrement, les arcanes ne sont pas limitées par un nom. En effet mettre un nom à un objet ou une personne c’est, au delà de son aspect pratique de désignation, une forme de limitation : le nom “condamne” à la catégorisation ; l’étiquette accolée définitivement évite le questionnement, la remise en cause formelle. Ainsi, pour certaines cartes, il y aura toujours une ambiguïté et l’on se demandera si l’arcane XXI est LE MONDE ou LE MONDE DEPAR ou encore SAINCT car c’est le seul personnage à avoir une auréole ! On s’interrogera aussi de savoir qui est CESTE DAME et on se demandera qui est AMOVREVX ? Dans d’autres cas cela donnera un nom qui se lira “en diagonale” comme pour l’arcane VIII qui est certainement le PRINS QVYSOIT TRANNAY car le chariot est traîné par ses deux étranges centaures. Et peut-être même traîné AV DYABLE, qui sait ? Le résultat est que les noms ne sont pas figés, “gravés dans le marbre”, et qu’il reste de la place pour de multiples combinaisons.

Deuxièmement, cette singularité du Viéville offre une possibilité nouvelle car les noms forment un texte étrange. Pour l’As der denier c’est une sorte d’invocation qui commence par PERE SAINCT FAIT… comme s’il s’agissait là d’une divinité créatrice. Pour le Deux de coupe c’est un aperçu cosmique avec LA LVNE LES ETOILLES et la puissance du feu du ciel avec LA FOVDRE.

Dans le cas de l’arcane XII l’absence de nom sur la carte est une liberté supplémentaire, comme en témoigne cette succession d’arcane XII prisent dans, respectivement, le tarot de Viéville (vers 1650), le tarot Dodal (vers 1700), le tarot de Madenié (1709) et le tarot Conver (1761).

 

On voit que l’absence de nom dans le Viéville nous donne le chiffre XII comme indiquant le haut et le bas. Dans le Dodal et le Madenié, la présence du nom introduit une ambigüité et la double possibilité de la lévitation ou de la pendaison. Puis, irrémédiablement, d’une position de lévitation dans le Viéville, le Dodal et le Madenié, le personnage de l’arcane XII se retrouvera dans la position du pendu à partir du Conver. Dans l’édition du XXème siècle du tarot de Marseille de l’éditeur Grimaud, le personnage de l’arcane XII est définitivement pendu. C’en est fini de la lévitation et de cette subtile sensation où le personnage de l’arcane XII du Viéville semble propulsé – les mains qui le poussent dans le dos – dans une giration étourdissante.

On ne manquera pas de remarquer que le personnage de l’arcane XII – que nous n’appellerons pas PENDVE car il est en lévitation – a une jambe rouge et une noire. Le rouge et le noir sont les deux couleurs alternatives du Viéville, elles représentent les deux polarités antagonistes, l’action et l’inaction, le mouvement et l’inertie. Ici l’on voit que l’action du “lévitant” est contrariée car sa jambe rouge est derrière la jambe noire et repliée.  L’action est contrariée mais non pas arrêtée car le pied droit est de couleur rouge . Notre “lévitant” est aussi un danseur…

  Une autre caractéristique essentielle du tarot de Jacques Viéville est la richesse de sa représentation. Nous ne citerons qu’un exemple, qui parle de lui-même. On comparera l’extrême dénuement du Trois de denier du tarot de Marseille de l’édition Grimaud avec l’exubérance du Trois de denier du Viéville. Et l’on se demandera à juste titre où est passée l’information, pourquoi ce foisonnement de détails a-t-il été effacé dans cette réinterprétation moderne du tarot ?

   

Pour le tarot de Viéville il s’agit d’abord et avant tout d’une extrême précision de la représentation. Au premier coup d’œil il semblera au lecteur que c’est exagéré tellement le trait du dessin dans le Viéville apparaît au contraire imprécis et grossier. Il ne faut pas se fier à certaines apparences. Dans la carte suivante, l’arcane VIII, le dessin du prince semble anarchique : pas de bras gauche, une main droite approximative, des épaules de guingois. Pourtant la précision de la représentation est inverse à la première impression qu’elle peut donner… voyez comment la main droite du prince est sectionnée par le triangle gris acier  et comment les deux fleurons de la couronne captent l’onde !

 

Les habitués du tarot de Marseille ne manqueront pas d’être surpris par le fait que l’arcane VIII est ici le chariot et non pas Justice. Voici un extrait de mon ouvrage “Les Mystères du tarot de Viéville, essai de décryptage d’un tarot ésotérique du XVIIème siècle, 1ère partie : les arcanes majeurs “(à paraître) qui devrait, je l’espère, “remettre les pendules à l’heure” :

Il faut ici ouvrir une parenthèse car nombre d’étudiants du tarot sont surpris que, à l’exact inverse du Viéville, dans la tradition du tarot de Marseille l’arcane VII représente le chariot et l’arcane VIII représente la Justice et parfois sont troublés par l’association du chiffre 8 à la notion de justice.

Le chiffre quatre représente la terre et le trois le ciel, puis comme figures pour le quatre, le carré, et pour le trois, le triangle. Le sept est l’expression du ciel sur la terre et la notion de justice divine, certainement la plus haute conception philosophique avec l’amour divin, est bien rendue dans la nature du chiffre sept. Le huit, expression du double carré, donc reflétant une nature éminemment terrestre, exprime bien la difficulté inhérente à la progression de l’action au sol terrestre et le chariot, le train pesant et lent, est à sa place dans cette succession logique. A l’extrême, seule la justice des hommes, longue et hésitante ou, au contraire, expéditive et inique, et pâle reflet, imparfait, de la justice divine, trouverait éventuellement sa justification comme huitième arcane. Mais nous ne voyons pas, comme nous l’avons démontré, la justice des hommes comme expression de l’arcane YVSTICE.

En complément de cela, on examinera avec profit le Huit de bâton et le Huit d’épée qui tous deux reflètent bien cette passivité du huit, et aussi, en comparaison, la puissante beauté des arcanes mineurs de chiffre sept.

Voilà un petit aperçu de cet extraordinaire tarot ésotérique du 17ème siècle qui mérite que l’on s’y attarde quelque peu…ou beaucoup, car au fur et à mesure qu’on l’apprivoise le charme opère.

Nota : tarot de Viéville des éditions SIVILIXI 2012 ; tarot de Jean Dodal des éditions Dusserre (épuisé) ; tarot de Pierre Madenié réédité par Yves Reynaud 2012 ; tarot de Nicolas Conver éditions Boéchat héron ; tarot de Marseille éditions Grimaud.

L’ordre du tarot de Viéville

Du macrocosme au microcosme, tout à un début et une fin.

L’univers est né du big-bang et, peut-être son expansion une fois terminée, l’univers se contractera et finira sous la forme d’un immense trou noir. Ainsi, dans l’infini des temps, l’univers vivra son pralaya.

L’homme naît et meurt, comme toutes choses en ce bas monde.

Le tarot, le petit monde, est le reflet du grand monde. Il a a certainement, lui aussi, un début et une fin et sans doute faudrait-il concevoir ce début et cette fin comme un éternel retour, une perpétuelle ascension sur la spirale évolutive des mondes, la Rota.

Aujourd’hui, la convention la plus admise est de faire débuter le tarot par le I, l’arcane I appelée le Bateleur dans le tarot de Marseille et Baga dans le Viéville, et ensuite la succession numérique des arcanes majeurs de II à XXI. Après, sont disposées les arcanes mineurs dans un ordre sur lequel peu s’accordent.

A bien y regarder cette disposition est intellectuellement peu satisfaisante : on ne sait pas vraiment ce que viennent faire les arcanes mineurs dans cette succession; elles n’y trouvent pas réellement leur place. D’ailleurs, la tendance actuelle dans l’édition est d’éditer des jeux de 22 arcanes seulement. Ainsi, les arcanes mineurs ont tendance à s’effacer…

C’est vraiment dommage. Le tarot n’est plus la Rota sans les quatre sériesdes arcanes mineurs.

Aussi nous allons tenter d’y voir clair et de retrouver l’ordre originel du tarot.

Tout le monde s’accorde sur l’ordre des arcanes majeurs, de I à XXI. Tout juste y-a-t-il une hésitation avec la carte du mat du tarot de Marseille. On lui attribue parfois le numéro XXII et on le place à la fin des arcanes majeurs. Dans le tarot de Viéville, c’est avant tout l’arcane sans nom et sans nombre; ce qui nous fait dire que le MA du Viéville – MA est le nom qu’on peut éventuellement lui attribuer et c’est un mot racine de la langue  indo-européenne – peut être partout et nulle part à la fois.

Mais l’accord est dissonant concernant les arcanes mineurs : nombre d’exégètes s’emploient à faire correspondre les quatre séries des mineurs avec les quatre éléments, la terre, l’eau, l’air et le feu. Il y a généralement accord sur la correspondance denier/terre et coupe/eau, mais le désaccord se trouve surtout sur les séries des bâtons et des épées où l’air et le feu sont attribués à l’un ou l’autre, le plus souvent l’élément air pour l’épée parce que l’épée fend l’air et l’élément feu au bâton parce que le feu enflamme le bois.

Au chapitre “Correspondances” de la deuxième partie de l’ouvrage “Les Mystères du tarot de Viéville” consacré aux arcanes mineurs je fais la démonstration denier/terre ; coupe/eau ;  bâton/air et épée/feu.

Mais plus que les quatre éléments d’Aristote, je considère que ce sont les quatre Ages d’Hésiode (toutefois c’est Ovide dans ses Métamorphoses qui en parle le mieux) qui devrait nous guider : l’Age d’or – le plus beau et le plus long – suivi de l’Age d’argent, de l’Age de bronze et de l’Age de fer – le plus court et le plus dur. La symbolique et la signification profonde de ces quatre Ages paraît le plus à même de décrire et correspondre avec les quatre séries des mineurs : l’Age d’or/denier ; l’Age d’argent/coupe ; l’Age de bronze/bâton et l’Age de fer/épée. Il y a une progression entre les Ages que l’on retrouve dans les séries des mineurs. Cette progression s’articule essentiellement sur la dualité de l’Esprit et de la Matière, la composante du Ciel et de la Terre : l’Age d’or est l’âge de l’Esprit alors que l’Age de fer est l’apogée de la Matière. Ces quatre Ages sont bien entendu les équivalents occidentaux des Yugas hindous dont il se dit que nous sommes dans le quatrième Yuga, le Kali Yuga, le plus court et le plus sombre.

Ainsi, dans cette classification, la Rota débute à l’As de denier – la graine, le commencement de toute chose : PERE SAINCT FAIT MOY… – et se poursuit à travers les quatre séries pour arriver aux principes supérieurs, en quelque sorte une cinquième série comme l’Ether est considéré comme le cinquième élément, la série des XXI arcanes majeurs se terminant avec l’arcane XXI, le Rebis.

Cette classification a l’avantage de rendre compte d’une progression évolutive, une progression du plus simple au plus complexe.

Car c’est bien d’évolution que nous parle la Rota des mondes infinis.

Pour mieux saisir cette présentation succincte de l’ordre du tarot, le lecteur est invité à s’immerger dans l’ouvrage “Les Mystères du tarot de Viéville” qui embrasse les 78 lames de la Rota.

Enfin, cette figure de l’ordre du tarot en lecture en S, c’est-à-dire de gauche à droite et de droite à gauche, censée respecter le sens de la spirale du tarot de Viéville donné au Deux de denier :

La quête du sens dans le tarot de Viéville

La quête du sens est au cœur du tarot de Viéville :

Le haut et le bas – le Ciel et la Terre –

La gauche et la droite – la polarisation cerveau gauche / cerveau droit pour les personnages

La recherche de la verticalité – passant par l’axa mundi, l’axe du monde –

Autant de directions dans lesquelles l’Homme cherche son chemin.

Il existe une autre direction, très subtile, régulièrement indiquée dans le Viéville : la spirale sous la forme du S.

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Nous ne pouvons pas manquer ce symbole du S sous la forme de la lettre S inversée dans les textes du jeu :

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Nous retrouvons le S disséminé dans le jeu :

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Le phylactère animée :

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Dans les bras de deux personnages :

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Parfois il est bien dissimulé. Ici, dans le tétramorphe du XXI, il indique l’association du Feu et de la Terre :

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On verra aussi la spirale sur les cuirasses des cavaliers :

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Ainsi la spirale participe à cette quête du sens. Elle nous donne une précieuse indication.

Découvrez la signification du sens du S dans les deux volumes de l’ouvrage “Les Mystères du tarot de Viéville, essai de décryptage d’un tarot ésotérique du XVIIème siècle”

Pendu sans jugement

 

Certains d’entre vous auront sans doute remarqué que sur des tarots anciens le chiffre romain du douzième arcane, le pendu, est soit écrit sous la forme IIX soit sous la forme XII.

C’est fort étrange. Il semble que les maître-cartiers n’étaient pas d’accord sur le fait de mettre le chiffre 12 sous la forme classique XII ou sous la forme équivoque IIX.

En se rendant sur le site d’Yves Reynaud http://tarot-de-marseille-heritage.com à la galerie des tarots historiques et en passant en revue les différentes versions de l’arcane XII, on s’aperçoit qu’un changement s’opère à partir de la deuxième moitié du XVIIIème siècle :

Les jeux où 12 est écrit IIX sont de 1709, 1718, 1736, 1745 et 1793. Aussi, le Dodal de 1701.
Les jeux où 12 est écrit XII sont de 1739, 1750, 1751, 1760, 1782, 1839 et 1890.

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De gauche à droite arcane XII du Viéville (1650), du Dodal (1701), du Madenié (1709) et du Conver (1761).

Alors, à première vue il semble que le bons sens l’emporte après 1750 parce qu’écrire XII à l’envers est une aberration. Mais était-ce bien le cas ?

Avant 1750, pour lire le chiffre 12 sous sa forme normale XII il fallait « dépendre » le pendu, lui mettre la tête au ciel. Il devenait ainsi en lévitation. Dans un équilibre précaire et impossible le personnage offrait la possibilité d’une autre posture. Donc d’une autre lecture. Dans le Viéville le chiffre XII dans son sens normal se trouve ainsi au sommet de la carte, au ciel ; qui plus est, il n’y a pas le nom PENDVE figurant sur l’arcane, et donc le lecteur non-conditionné le mettra naturellement dans le bon sens : en lévitation !cartes_LABO.indd

Dans « Les Mystères du tarot de Viéville » je décris cette posture comme un mouvement rotatif, un mouvement de va-et-vient dans ce qui constitue une sorte de portail car des mains poussent le personnage dans le dos. Voilà donc une figure que l’on peut lire dans le Viéville sous trois aspects : premier aspect en lévitation, mais aussi dans un deuxième aspect décrivant un mouvement rotatif où le personnage passe et repasse dans le portail sous une impulsion extérieure, et troisième aspect PENDVE.

Avant 1750 il y avait donc deux possibilités : un personnage pendu ou en lévitation. Le lecteur avait le choix.
Après 1750 il n’y a plus qu’une solution : un pendu. Le lecteur n’a plus le choix. Notre personnage est pendu sans autre formes de procès.

Dès lors nous sommes en droit de nous demander s’il ne s’agit pas là d’une perte de sens. Ajouté à d’autres faits sur lequel nous auront l’occasion de revenir, cette permutation que l’on tient en première analyse de bon sens, devient en réalité une interpolation, autrement dit une perte de sens et semble confirmer qu’à partir d’une certaine époque les maître-cartiers avaient perdus la signification de ce qu’ils imprimaient.

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L’énigme des césures dans le tarot de Viéville

S’il est bien une chose étrange dans le tarot de Viéville, c’est la présence de coupures, généralement verticales, sur certaines cartes.

Vous en trouverez ci-après quelques exemples tirés des arcanes mineurs.

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Voici encore deux exemples de césures tirés des arcanes majeurs et un autre exemple, une césure horizontale, tiré d’un arcane mineur, le Dix de coupe :

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Il existe d’autres césures dans le Viéville, et même des amorces de césure beaucoup plus discrètes.

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L’interprétation de ces césures est difficile mais  possible parce qu’elles sont relativement nombreuses dans le Viéville. Si l’on applique la clé de l’orientation avec le passé à l’est (la droite de la carte) et le futur à l’ouest (la gauche de la carte) alors les césures deviennent parlantes, spécialement sur les arcanes majeurs.

Disons nettement que l’hypothèse d’une erreur du graveur ou d’une fente du moule en bois est éliminé par la fréquence et la précision de ces césures. On peut formuler l’hypothèse que ces césures sont une indication supplémentaire fournie par le maître-cartier.

Vous trouverez les essais d’interprétation de ces étranges césures dans les deux volumes “Les Mystères du tarot de Viéville, essai de décryptage d’un tarot ésotérique du XVIIème siècle“, disponibles à la boutique.